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Né à Saint-Julien-en-Chapteuil (Haute-Loire), le 26 août 1885.

Fils d’instituteurs, Jules Romains fut élevé dans le respect de l’idéal laïque et rationaliste de la IIIe République.

Après des études secondaires au lycée Condorcet, il fut reçu à l’École normale supérieure en 1906, et obtint l’agrégation de philosophie en 1909.

Ayant commencé sa carrière d’enseignant, il fut mobilisé en 1914 dans le service auxiliaire.

Après avoir publié ses premiers poèmes dès l’âge de dix-huit ans (L’Âme des hommes, 1904), il devait, à l’issue de la Première Guerre mondiale, renoncer à sa carrière dans l’enseignement pour se consacrer exclusivement à la littérature.

Son œuvre allait être marquée par une idée maîtresse, conçue lors de ses années de jeunesse : celle de l’unanimisme, expression de l’âme collective d’un groupe social.

Cette théorie nourrit son recueil de poèmes, La Vie unanime (1908), et ses romans :Mort de quelqu’un (1911) et Les Copains (1913).

Elle trouvera son expression accomplie dans la somme que constituent Les Hommes de bonne volonté, vingt-sept volumes publiés entre 1932 et 1946, vaste fresque dans laquelle, à travers le récit de destins croisés, Jules Romains brosse un tableau de l’évolution de la société moderne entre 1908 et 1933.

Mais ce fut d’abord au théâtre que Jules Romains acquit sa notoriété, dès après la Grande Guerre, notamment avec Knock ou le Triomphe de la médecine, créé par Louis Jouvet en 1923.

Devaient suivre Amédée ou les Messieurs en rang (1923), Le Mariage de monsieur Le Trouhadec (1926), Le Déjeuner marocain (1926), Démétrios (1926), Jean le Maufranc (1926), Le Dictateur, (1926), Boën ou la Possession des biens (1930), etc.

À la fin des années 1920, Jules Romains était avec Pirandello et George Bernard Shaw l’un des trois dramaturges de son temps les plus joués dans le monde.

Engagé dans la vie politique, Jules Romains fut proche dans l’entre-deux-guerres du parti radical-socialiste, et se lia avec son chef, Édouard Daladier.

Ayant soutenu le Front populaire, il milita par pacifisme pour l’amitié franco-allemande, et ce, malgré son antifascisme, après l’accession d’Hitler au pouvoir.

Président du Pen club international de 1936 à 1941, Jules Romains devait s’exiler pendant la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis et au Mexique.

En 1945, poussé par le général de Gaulle, soucieux de rénover l’Académie française, et encouragé par son ami Georges Duhamel, à l’époque secrétaire perpétuel, Jules Romains, qui s’apprêtait à quitter une nouvelle fois la France pour le Mexique, rédigea pour poser sa candidature une lettre dans laquelle la mention du fauteuil restait en blanc.

Il fut élu en son absence le 4 avril 1946, par 13 voix au premier tour, à la place laissée vacante par la destitution d’Abel Bonnard, découlant de sa condamnation en 1945 pour collaboration avec l’ennemi. C’est Georges Duhamel qui le reçut, le 7 novembre 1946. Il ne rendit pas hommage à son prédécesseur.

Son orientation politique le portait désormais vers un certain conservatisme, qui s’exprima dans les chroniques hebdomadaires qu’il donna à L’Aurore de 1953 à 1971 ; partisan de l’Algérie française, il mena le cartel des non contre de Gaulle au référendum de 1962.

Mort le 14 août 1972.

 

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